L’afflux de cigarettes illégales dans l’UE continue de croître. Selon une étude récente du Royal United Services Institute, la France est l’Etat membre le plus touché avec les plus grandes quantités de cigarettes illicites présentes sur son territoire.
Environ 30% du total provient d’un seul pays ; l’Algérie. Selon le rapport, le flux de cigarettes légalement fabriquées en Algérie et passées en contrebande en France a augmenté de 300% entre 2012 et 2016, ce qui a suscité des inquiétudes à Bruxelles quant aux milliards d’euros perdus dans les budgets français et européen.
Jusqu’à présent, les gouvernements français successifs ont refusé l’aide des autorités de l’UE, sans vraiment donner l’assurance qu’ils vont régler le problème. Bien que la lutte contre le commerce illicite relève principalement de la compétence des autorités françaises, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) de l’UE pourrait être un allié utile, compte tenu de son expérience dans des affaires transfrontalières complexes.
L’OLAF dispose d’un mandat d’enquête unique pour lutter contre la contrebande de tabac dans l’UE, cette dernière étant une question transfrontalière qui affecte plusieurs Etats membres à la fois. Dans les affaires transfrontalières complexes, l’OLAF peut apporter une valeur ajoutée importante en aidant à coordonner les opérations de lutte contre la contrebande menées par les services répressifs à travers l’Europe. L’OLAF s’emploie à faire en sorte que les droits de l’homme échappés soient rétablis, les réseaux de contrebande criminels démantelés et les auteurs présumés traduits en justice.
Le rejet de l’aide de l’UE et le flux accru de produits de contrebande en provenance d’Algérie ont des conséquences pour les pays voisins, notamment l’Italie et l’Espagne. Ils sont utilisés comme voies secondaires pour la contrebande de cigarettes produites en Algérie en France. Cela a aussi un impact beaucoup plus grand ; en alimentant des réseaux terroristes et criminels dans la région du Maghreb.